Procès en appel pour « jet de feuilles d’origine végétale »

Mardi 6 octobre prochain, sera jugé au tribunal de Montpellier un militant accusé de « violences aggravées» pour « jet de feuilles d’origine végétale »

Ce procès a lieu presque un an jour pour jour après l’expulsion et la destruction des cabanes de l’Amassada. L’Amassada, c’était un lieu d’occupation et de lutte contre un méga transformateur électrique, à Saint-Victor en Aveyron, nœud d’une gigantesque autoroute internationale de l’électricité. Le méga transformateur a pour vocation de récolter l’électricité produite par des centaines d’éoliennes implantées en Aveyron et dans les départements limitrophes. Des terres agricoles accaparées par RTE (Réseaux de Transport d’Électricité, filiale d’EDF), il ne reste qu’un cratère à ciel ouvert. Voici le visage de la transition énergétique :

AVANT la transition énergitique

APRÈS la transition énergétique

Le 21 janvier 2017, à Rodez, 600 personnes manifestaient contre les éoliennes industrielles, une manifestation dans une ambiance conviviale où l’idée était d’enterrer symboliquement les projets devant la préfecture à l’aide de feuilles (d’origine végétale!) et de terre (de type humus organique). Des gendarmes retranchés à l’intérieur ont soudainement gazé toute la foule, enfants et personnes âgées comprises. Deux heures plus tard, notre camarade est interpellé dans son camion. Dans sa poche, un opinel, de quoi le placer immédiatement en garde à vue. Il leur fallait bien un prétexte pour pouvoir juger toute la manifestation.

En 2017, il a été condamné pour les accusations de « violences aggravées avec arme ». Les violences aggravées reprochées étant une chute de feuilles d’origine végétale sur le bras d’un représentant des forces de l’ordre. Le 6 octobre, c’est donc le jugement en appel qui se déroulera à Montpellier. Les tribunaux continuent à tourner, de la même manière que les engins de chantier de RTE alors que toute contestation est interdite, crise sanitaire oblige. Nous appelons à ne pas abandonner les luttes en cours, c’est pourquoi on vous donne rendez-vous le 6 octobre !

Le ridicule de l’accusation ne fait que mettre en exergue le fossé qui sépare désormais les forces de l’ordre du commun des mortels : un policier porte plainte parce qu’il dit avoir reçu des feuilles sur sa manche de veste quand ses collègues sont responsables de la mort de plusieurs dizaines de personnes chaque année.

De plus, porter plainte pour « outrage », « rébellion » ou encore « jet de feuilles d’origine végétale » est une affaire lucrative pour les forces de l’ordre : il s’agit en effet d’une pratique courante leur permettant de se payer un 13ème mois !

Face à cette farce judiciaire, nous vous invitons mardi 6 octobre à 13h devant le tribunal de Montpellier (1 avenue Foch), accompagné.e.s de vos parapluies et de vos plus belles feuilles qui tombent dangereusement des arbres en ce début d’automne !

A bientôt,

PAR RES NOS ARRESTA

Ce contenu a été publié dans General. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.