Pas res nos arresta ! NON aux expropriations !
Nouvelle audience pour le tribunal/théâtre populaire des communes libres…
Ci-dessous des textes pour vous aider à apporter votre témoignage sur le désastre que nous promet RTE avec l’implantation forcée de son méga-transformateur.
Pour commencer, parole à la juge du tribunal des communes libres :
Bonjour à toutes et tous,
le tribunal populaire des communes libres a décidé de se réunir à nouveau devant vous ce jour, le 28 novembre de l’an 2018, pour entendre les nombreuses requêtes qui lui ont été déposées suite à sa dernière audience.
Le tribunal a bien reçu l’argumentaire des promoteurs et le détail de leurs manœuvres pour spolier le bien commun. Nous avons aussi entendu et écouté des nombreux expropriés, des gens spoliés, volés, et nous avons décidé de leur donner la parole.
Le tribunal, dans un souci de justice, doit permettre de libérer cette parole.
Le plaidoyer de l’attaquant RTE est bien connu de tous, diffusé tel de la propagande. C’est pourquoi nous avons décidé, tribunal des communes libres, de ne laisser la parole qu’aux personnes non soupçonnées de collusion avec RTE. Ainsi, nous connaîtrons chaque argumentaire, et nous pourrons nous prononcer en conscience.
Sans besoin de présentation individuelle, sentez vous libre, le tribunal laisse donc la parole aux témoins.
La parole est donnée à toutes celles et ceux qui le souhaitent…
Sur le mur d’une maison du causse rouergat refusent de s’effacer, malgré le palimpseste des couches de peinture successives, ces mots de goudron : « Gardarem lo Larzac ». L’affirmation de ces paysans en lutte dans les années 70 contre l’agrandissement d’un camp militaire en côtoie d’autres dans nos mémoires ou nos présents : le « volem viuvre al pais » scandé par les viticulteurs du midi, et quelques quarante ans plus tard, le « pas res nos arresta ! » des opposants au transformateur de Saint-Victor-et-Melvieu résonne sur les plateaux. Car ici, au cœur de l’Occitanie, c’est en patois que viennent aux lèvres les paroles de colère, dans cette langue qui semble seule à même d’exprimer à la fois l’attachement à la terre et le refus de ces projets venus d’ « en haut », comme si son passé de combat n’avait cessé de gronder au tréfonds de ses phrases.
Car c’est une part maudite de l’histoire de France qui resurgit dans l’occitan au hasard d’une lutte contre une infrastructure nuisible. Cette part que l’on cache au prix de mensonges éhontés au sujet d’une république qui doit demeurer « une et indivisible ». On nous parle de la culture française, fierté des gouvernements successifs qui s’imaginent qu’elle constitue une « exception » mondiale, on nous parle du pays des droits de l’Homme et du citoyen, de Voltaire et d’Hugo, d’une nation unie depuis l’aube des temps, où l’on a toujours parlé le français. C’est en fait le centralisme hexagonal qui constitue la réelle exception, la vraie particularité de la France. Il existe même un mot pour englober « tout ce qui n’est pas Paris » : la province, qui désigne originellement une région vaincue. Et les « provinciaux » ne s’y trompent pas. Malgré les siècles qui passent, et l’intégration aux forceps, l’acte de prédation colonial ne s’efface jamais totalement.
Les ennemis du monde des grands projets inutiles
La propagande des aménageurs, des experts, des politicards et des ingénieurs en tout genre travaille jour après jour à nous faire accepter cette idée qu’ils sont et seront les « sauveurs de l’humanité », ceux qui répareront, comme on répare une machine en panne, le climat de la planète. Ceux qui « solutionneront » la hausse dramatique des températures, ceux qui seront les géo-ingénieurs prêts à contrôler une « Nature » devenue trop chaotique. Mais cette caste de grands industriels n’a pas seulement pour but de poursuivre son néo-libéralisme totalitaire, de produire de l’énergie, toujours plus d’énergie – « verte » disent-ils ? – mais aussi et surtout de produire du mensonge. Qu’il y aurait, aujourd’hui, une « transition énergétique » menée par les grands groupes du nucléaire, du gaz, du pétrole, paraît tellement grossier qu’il faut un paquet de bobards bien ficelés pour faire accepter cette triste farce. Le greenwashing opéré tous les jours par la soit disant « transition » est maintenant dénoncé sur la place publique. Le dernier livre de Guillaume Pitron « La guerre des métaux rares, La face cachée de la transition énergétique et numérique » en est un exemple : notre mode de vie « high tech et vert» ne tient que par les chaînes d’extraction de métaux rares dans les mines de Chine. Avec les désastres humains et environnementaux qu’on connaît : cancers, pollutions, morts au travail, esclavagisme, mines à ciel ouvert etc. Mais pour le malheur des mondes, ce sont ces «métaux stratégiques» qui seuls rendent possibles la production de toutes nos batteries de voitures électriques, nos iphone, nos écrans plats, nos tablettes et bien sûr les aimants de nos éoliennes industrielles. D’autant plus stratégiques que la Chine, qui en détient le quasi monopole, se voit jalousée par tous les pays occidentaux. Et que la géopolitique à venir sera certainement déterminée par la guerre économique autour des ces matières, à l’instar de ce qu’ont été et sont encore les guerres du pétrole. Faut-il rappeler que Macron est un fervent défenseur de ce modèle extractiviste, en Guyanne avec la montagne d’or, et bientôt en métropole… puisque pas d’économie possible sans ces précieux lanthanides….
Ici à l’Amassada, sur le lieu dit de la Plaine, commune de saint Victor, dans le sud Aveyron, cela fait plus de quatre ans que nous nous mobilisons contre cet extractivisme fou et son greenwashing nauséabond. Quatre ans pendant lesquels les mécanismes sordides des grands groupes de l’énergie ont été décryptés. Quatre ans d’analyses avec la collaboration d’historiens, d’ingénieurs révoltés, de militants, de praticiens, d’artisans, pour montrer que la solution ne viendra pas du « tout électrique », ni des « réseaux intelligents », ni des « objets connectés » que promeut EDF, RTE, Enedis et consorts mais bien d’inventions low tech, de politiques de décroissance radicale, d’agroécologie, de constructions autonomes, de décisions locales et en assemblées populaires, d’expérimentation sociale, bref de toute une culture collective née de la lutte et dans la lutte.
Maintenant, nous sommes à la croisée des chemins dans cette lutte. Le projet de méga transformateur électrique (projet qui devrait exproprier plus de 5 hectares de terres agricoles), ce projet, promu par RTE pour « évacuer » l’énergie produite par des centaines d’éoliennes industrielles, a été tout « naturellement » validé par l’ex ministre de la transition Nicolas Hulot, puis validé par la préfecture de l’Aveyron et donc lancé sur les rails pour venir expulser et détruire les constructions du hameau de l’Amassada.
Mais nous résistons, et résisterons face aux aménageurs et leur monde, car nous ne voulons pas que nos campagnes se fassent défigurer et bétonner massivement sans rien dire. Alors nous occupons les lieux et disons qu’ils ne viendront pas avec leurs « forces de l’ordre » nous virer sans qu’il y ait, de notre part, une réponse à la hauteur de la situation. Car notre situation ici est aussi celle de nous tous qui fourmillons à la surface d’un globe à la dérive. Evidemment, derrière ce genre de projet, derrière la logique de ce système, il ne s’agit pas d’exploiter cette seule région, ni même ce pays, mais bien l’ensemble de la planète qui en vient à mourir à petit feu sous la pression colonisatrice de l’économie-monde. Ce projet de méga transformateur et ses éoliennes industrielles n’est qu’une pièce de l’énorme machinerie énergétique qui fait vivre le monstre dévorant. Un système qui doit aller creuser toujours plus profond dans les entrailles de la terre, qui doit soumettre de plus en plus d’individus et de peuples, qui doit faire appel à sa police systématiquement pour mater les révoltes, un système aux abois qui ne veut pas perdre une once de ses prérogatives à gouverner tout, absolument tout.
Alors, oui combattre un tel projet, c’est aussi faire signe vers un avenir plus désirable que la fuite en avant vers l’effondrement. De partout les lignes bougent, les luttes s’agrègent, les personnes se rencontrent et disent NON. Non aux grands projets et à leur monde. Nous ne serons pas les sacrifiés périphériques de leur logique absurde, qui n’est porteuse que de ruines.
Ce que RTE et les autres énergéticiens et aménageurs font mine de ne pas comprendre c’est que la solidarité, eh bien, elle aussi a ses réseaux, ses contre-réseaux. Elle passe à même les rencontres entre les corps, à même la mise en commun de nos idées. Les assemblées de lutte, ici, comme ailleurs, si elles ont pris comme point de départ l’opposition au transformateur et aux éoliennes industrielles qui l’accompagnent, ont été bien au-delà de cette opposition en politisant tous les aspects de la vie quotidienne. Et c’est évidemment à cette légitimité à s’organiser sans eux, de décider sans ses experts mandatés, que le monde des aménageurs tente de s’attaquer. Et ils le font avec la force de ses juristes et de la police. Mais ils trouveront devant leurs machines notre solidarité à nous tous. Comme on dit ici : seule la lutte transforme. Solidarité avec les ennemis des grands projets et leur monde.
La complainte de l’Amassada
sur l’air de La complainte des filles de joie de G. Brassens
RTE veut un transformateur (bis)
Pour faire plaisir aux promoteurs (bis)
Qui pondent l’éolien en cascade
L’Amassada, l’Amassada !
On est plus nombreux chaque jour (bis)
A rager qu’ça clignote autour (bis)
Mais on a trouvé la parade :
L’Amassada, l’Amassada !
Sur la plaine y’a un peu trop de vent (bis)
Des lignes THT mais pourtant (bis)
C’est sur ces terres qu’elle parade
L’Amassada, l’Amassada !
Dès qu’on arrive, qu’ça bouge un peu (bis)
Les voilà dans leurs camions bleus (bis)
On y voit toutes les brigades
A l’Amassada, a l’Amassada !
On cloue les pannes et les palettes (bis)
Pour qu’elle monte vite la cabanette (bis)
Qui de la lutte s’ra l’Ambassade,
L’Amassada, l’Amassada !
Y’a des pauv’types, y’a des salauds (bis)
Qui lui ont cassé les carreaux (bis)
Mais elle restera pas en rade
L’Amassada, l’Amassada !
Plus tu détruis, plus elle s’construit (bis)
Elle vit de joie et de rêves, pardi (bis)
Une vraie machine de guerre nomade
L’Amassada, l’Amassada !
Bientôt s’en construiront partout (bis)
Contre les projets complètement fous (bis)
C’est la meilleure des barricades
L’Amassada, l’Amassada !
Maintenant : venir occuper l’Amassada !
Nous qui occupons l’Amassada, nous qui luttons depuis 10 ans contre ce nœud européen du transport de l’électricité qu’est le projet de transformateur Sud Aveyron (2100 MW), maillon essentiel aux branchements des mille éoliennes des trois département alentour, appelons un maximum de gens à nous rejoindre ! Les expulsions qui suivront le verdict de la juge des expropriations rendu prochainement devraient se faire dans un délai de deux mois (épuisement des recours). Nous ne maîtrisons pas ce délai, car il dépend du respect de la loi par les forces de l’ordre…. C’est pourquoi nous nous organisons dès maintenant pour qu’un maximum de personnes rejoignent, ou se relaient sur le terrain. De semaine en semaine, l’occupation trouve son rythme, invente un quotidien passionnant, pense et construit son auto-défense.
Habiter les lieux ici est essentiel, mais en même temps, toutes les manières de participer à cette occupation sont les bonnes :
Que vous ayez envie d’y boire un café pour discuter
Que vous ayez envie de nous apporter une grosse soupe et de repartir avec des cartes postales à distribuer dans votre quartier
Que vous ayez envie de participer à la construction d’une tour de guet à la cime d’un chêne
Que vous ayez du matériel de construction à donner (voir liste du blog) ou des arbres à planter
Que vous ayez envie de nous partager un film, une conférence, une pièce de théâtre, un cour de droit, un tour de magie : VENEZ!
Nous laissons la tristesse des casernes aux Gardes Mobiles, nous, nous inventons des mondes en lutte !
En face, l’économie conquérante et sa transition énergétique travaillent à produire toujours plus d’électricité pour faire perdurer le même et unique système, au travers de la numérisation infinie du monde ! Voilà la simple et difficile vérité de cette grand messe opérée depuis 25 ans par l’ensemble, presque sans faille, des médias et des politiques. En finir avec l’exploitation, la pollution, remplacer le nucléaire et le pétrole ?? Non !, il faut fournir toujours plus d’énergie peu importe sa provenance « renouvelable » ou nucléaire ou autre pour étendre sans fin la production capitaliste dont l’immense marché du numérique. Maintenir tout le monde derrière les écrans est devenu LE moyen de la paix sociale.
Défendre l’Amassada c’est combattre la transition énergétique,
car ce concept écolo récupéré par les financiers les plus futés dans les années 90, est le mensonge le plus opérant du système, il sert de justification à plus ou moins tout et n’importe quoi. Le scénario est tellement rodé qu’il est désormais rituel, Le Saint-Affricain titrait ce 3 octobre « Enédis réunit les élus : en Aveyron, c’est l’heure de la transition ! » : « selon les trajectoires de développement que l’humanité décide d’emprunter pour les prochaines décennies, la communauté scientifique mondiale anticipe une hausse de la température moyenne globale de +2 à +6°C à la fin du siècle, par rapport à celle du milieu du XIXe siècle. Un tel changement climatique sur un laps de temps aussi court serait un facteur majeur de déstabilisation des sociétés sur les plans écologique, économique et social. Il est donc indispensable d’opérer une transition vers un monde post-énergies fossiles et plus généralement post-carbone ». Autour d’une vérité, que chacun peut bien vérifier tous les jours depuis quelques années (le climat se détraque), il s’agit toujours de conforter la même politique, la même économie (ici vendre des compteurs Linky), en répétant les mêmes mensonges. Le premier mensonge réside dans le sujet « Humanité » qui déciderait d’emprunter telle ou telle trajectoire. Au moins depuis l’avènement du capitalisme, ce n’est pas « l’Humanité » qui décide des trajectoires économiques ou techniques, mais bien les seuls « grands capitaines d’industrie ». Sur les options énergétiques, Andréas Malm montre, par exemple, « comment l’énergie fossile a pris le dessus sur l’énergie hydraulique dans l’industrie du coton anglaise (…) Contrairement aux hypothèses les plus courantes, celle-ci n’a pas eu lieu parce que l’énergie hydraulique était soudainement apparue moins efficace ou plus onéreuse que celle délivrée par la combustion du charbon. ‘‘Au contraire, écrit Malm, la vapeur a dominé malgré le fait que l’eau soit abondante, au moins aussi puissante, et résolument moins chère.’’ L’avantage déterminant de la vapeur a davantage eu partie liée avec la proximité d’une main d’œuvre nombreuse, donc remplaçable, et également docile, bien plus facile à recruter et trouver en milieu urbain. »1
Les choix techniques sont toujours des choix politico-économiques. Imposer aujourd’hui une sur-électrification du monde c’est imposer une politique de gestion des corps par la connexion généralisée, c’est ouvrir de nouveaux marchés avec des objets des plus absurdes : des trottinettes électriques ou des parapluies connectés. Imposer 450 éoliennes en Aveyron et un transfo à Saint-Victor c’est continuer à mettre sous le joug les populations rurales, à vider les campagnes pour en faire des zones de production électrique aseptisées de toute contestation ! Le deuxième mensonge de l’article du Saint-Affricain/Enédis, c’est que l’énergie renouvelable n’opère pas une « transition vers un monde post-énergies fossiles et plus généralement post-carbone ». Il n’ y a pas d’un côté le paradigme du renouvelable et de l’autre le paradigme du fossile. La multiplication des éoliennes et des réseaux THT qui leur sont nécessaires ne fait que révéler ce mensonge absolu d’une énergie enfin propre dans un monde dématérialisé. Car toutes ces infrastructures participent, par leur besoin démesuré en métaux de toutes sortes, à la plus grande catastrophe jamais survenue, à une catastrophe des plus matérielles que les sud américains ont nommé dans les années 2000 « extractivisme ». Le dernier numéro de la revue Z décrit très bien le phénomène de dévoration du sol que l’industrie minière est en train d’opérer dans le monde entier pour aller chercher du fer, du tungstène, de l’or, des terres rares ou du cuivre, si essentiels à notre « troisième révolution industrielle » et toute sa high tech. Laissant en lieu et place des milieux naturels un décor extraterrestre fait de cratères géants et de bassin de millions de litres d’eau chargée en arsenic, en cyanure ou en plomb, bassins dont les digues se rompent régulièrement sous la violence des pluies tropicales. La propagande de la transition n’aurait pas pu aller si loin dans la tromperie si ces mines ne se trouvaient pas, pour le moment, à l’autre bout de la planète. Malheureusement, l’épuisement des minerais se fait à une telle vitesse, que c’est désormais dans les ex zones de confort que sont les campagnes occidentales que les trust commencent à lorgner les gisements, tout aussi bien que dans les fonds marins et sur les astéroïdes.
Depuis les mines dont sont extraits ces métaux jusqu’aux lieux d’implantation bétonné de ces infrastructures, l’industrie du renouvelable n’aura produit que du minéral à grand renfort de bulldozer et de foreuses géantes. Toutes ces infrastructures sont donc, dès leur implantation, plus énergivores, plus productrices de gaz à effet de serre, que celles qu’elles sont censées remplacer ! Tous ceux qui continuent à faire passer la transition énergétique comme l’avènement d’un monde post-fossiles et post-carbone sont des charlatans.
Vue depuis les campagnes, et singulièrement depuis les endroits en lutte contre l’industrialisation, ici depuis l’Amassada par exemple, la matérialité de la domination se fait toute évidente, ces mensonges aussi. Depuis la démission de Nicolas Hulot, un mouvement pour sauver le climat défile dans les villes du pays. Les lecteurs de ce papier auront compris que nous invitons ce mouvement à, surtout, ne pas réclamer plus de transition énergétique comme solution globale. Mais bien plus que cela, se retourner contre la cause du désastre en cours : le système capitaliste et sa gouvernance. Nous invitons donc ces milliers de personnes à venir nous rejoindre dans le Sud Aveyron, car ici nous avons une prise bien réelle pour arrêter les pollueurs. Il y a ici des champs et des cabanes, des halles et des forêts à défendre contre les pelleteuses et les tonnes de béton et de ferrailles. Si les dominants de ce monde manœuvrent aussi bien leur propagande, c’est que depuis les métropoles on ne peut pas voir ce qui se passe ailleurs, là où sont extraites les ressources.
Le soleil tombe sur le hameau, le moment est magique, le vent s’est calmé, dans cette tranquillité du crépuscule nous apprécions nos ouvrages de la journée. Aujourd’hui nous avons bâti une clôture avec des piquets de châtaigner et des dosses, cela finit de donner au hameau un petit air de ranch. Bientôt il y aura dans cette enceinte un troupeau pour bien signifier que dans la destruction programmé de ces champs c’est à la possibilité de vivre ici des ressources de la terre que l’État s’en prend. C’est stratégique aussi, car la DSV devra intervenir avant les keufs pour déplacer le troupeau, nous serons ainsi prévenus de l’imminence des expulsions.
Nous appelons dores et déjà à une manifestation de réoccupation un mois après une possible expulsion.
Nous ne laisserons pas les aménageurs faire leur sale besogne sans nous défendre, la bataille de la plaine ne fait que commencer…
Boutons RTE hors de nos terres !
Parole à la juge pour clore l’audience :
Au vue des arguments jugés recevables exposés par les différentes parties, le tribunal populaire des communes libres déclare la déclaration d’utilité publique caduque et par voie de conséquence déclare la procédure d’expropriation nulle et non avenue. L’audience est levée !
PAS RES NOS ARRESTA !
1Gérard Dubey et Pierre de Jouvancourt, Anthropocène et numérisation du monde, Editions Dehors, 2018.