Procès pour jet de feuilles mortes ! Ou comment la justice soutient les étrennes des policiers…

Le 21 janvier 2017, une manifestation contre le saccage de la région par
les éoliennes industrielles et leurs infrastructures a eu lieu à Rodez.
Un rassemblement familial et festif où l’Amassada avait appelé chacune
et chacun à venir avec terre et feuilles pour les déverser devant la
préfecture, histoire d’enterrer symboliquement le projet de méga
transfo.

La manifestation s’est très bien déroulée, jusqu’à ce que la  police
intervienne, sans raison apparente, devant la préfecture, gazant toutes
les personnes réunies, enfants compris.
Après la manifestation, plusieurs personnes sont interpellées.
L’une d’elle est placée en garde à vue, et en ressort avec une
convocation pour un procès au tribunal de Rodez, pour avoir jeté des
« feuilles d’origine végétale » sur un policier, traduit pour l’occasion
en « violences aggravées », sans ITT (incapacité temporaire de travail).

Le procès a eu lieu  le mardi 10 octobre. Face au dossier vide, et au
chef d’inculpation grotesque, nous avons plaidé la relaxe en nous basant
sur les faits.
L’avocate de la partie civile et le procureur ont appuyé leur plaidoirie
sur les conditions de travail difficile du maintien de l’ordre et le
climat actuel « anti-flic », mais rien ou presque sur la manifestation
du 21 janvier. La partie civile demande aussi compensation du préjudice
moral et physique subi par le gardien de la paix qui aurait reçu une
poignée de feuilles sur la manche de son blouson.

Le délibéré est tombé le mardi 14 novembre. Avec déception et colère,
mais sans grande surprise, nous constatons que la justice ruthénoise a
décidé de retenir la condamnation et les peines requises par la défense
et le parquet.
Au total, 1230 euros d’amende, dont 300 de dommages et intérêt pour les
cadeaux de Noël du policier. Le plus grave est que notre ami se retrouve
avec un casier judiciaire pour violences aggravées avec port d’arme (il
avait un opinel dans la poche lors de son arrestation, plusieurs heures
après la manifestation). Encore une fois la connivence police-justice
est flagrante.

Face à cette situation absurde et révoltante, nous avons fait appel de
cette condamnation. Un nouveau procès aura donc lieu d’ici quelques mois
en cour d ‘appel de Montpellier, nous vous en tiendrons informé.
Pour simplement défendre encore une fois notre droit de manifester,
notre droit à nous exprimer dans la rue !

Pas res nos arresta !

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