Communiqué de l’Amassada en exil sur le week-end de résistances
Il pleut toujours, on se remet doucement du week-end dernier, les dernières copaines viennent de partir, et c’est avec le séchoir encore plein de choses trempées qu’on vous écrit ce communiqué.
On voulait tout d’abord adresser une pensée particulière aux 4 copaines inculpé.e.s qui ne pouvaient pas être présent.e.s ce week-end. C’est RTE qui devrait être interdit de territoire, pas nos ami.e.s. Le procès aura lieu le 11 mars au tribunal de Rodez, soyons nombreux.ses pour les soutenir !
Ce week-end, prévu un mois après les expulsions, était une date importante pour nous, pour la suite de la lutte dans le sud Aveyron et ailleurs. Tout cela nous a un peu stressé.e.s au début, avec des conditions météorologiques qui auraient difficilement pu être pires. Se sentir soutenu.e.s dans ces moments difficiles nous a fait beaucoup de bien, et on espère que ce week-end aura été un grand moment de rencontres autour des luttes sur la production et le contrôle de l’énergie.
On remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont rendu possible ce week-end. On a revu bon nombre de copaines, mais aussi rencontré plein de nouvelles têtes de tous horizons. Ca nous fait plaisir de voit qu’autant de monde se sente concerné et que notre appel ait porté son écho bien au-delà de de l’Aveyron. Des ami.e.s de la ZAD nous ont également fait cadeau d’une nouvelle cabane, l’Ambazadatxoa. Ca nous touche, surtout avec l’histoire qu’elle a eue, et on va réfléchir à comment l’utiliser maintenant. Merci à toutes les personnes qui nous ont donné une belle énergie pour le rangement de dimanche, urgent et matinal, qui nous a permis de continuer les discussions malgré la tempête.
Au niveau de l’organisation matérielle, pas mal de trucs étaient pas top et pas présents. On a fait ce qu’on a pu, compte tenue de la destruction de notre lieu principal de vie, d’accueil et d’organisation. A l’avenir, on aimerait donner plus de place aux personnes qui viennent afin de porter tous.tes ensemble ce genre d’évènement plus facilement.
La journée du samedi a été organisée autour d’une manifestation en direction du chantier. Nous sommes un peu déçu.e.s de ce moment, car malgré notre nombre nous ne sommes pas parvenu.e.s à nous approcher autant des grilles que nous l’aurions espéré. Il nous a été difficile de nous organiser en si peu de temps, en prenant en compte que le terrain était connu par peu de personnes. Cette marche nous a cependant fait réfléchir sur nos pratiques : sur la pertinence du « bloc » à la campagne et sur la nécessité d’être toujours créatif.ves et imaginatif.ves dans nos actions. Il ne s’agit pas de critiquer la pluralité des modes d’actions mais de la rendre possible, en respectant les imaginaires qui ont été construits ici. Nous sommes également conscient.e.s, pour certain.e.s, que notre mode d’organisation peut reproduire certaines dominations et souhaitons changer cela. Quoiqu’il en soit, on en profite pour réaffirmer notre soutien et notre solidarité avec toutes les actions qui ont été menées durant ce week-end. Après la manifestation, nous avons réagi de la meilleure des manières pour mieux revenir pendant la soirée, au cours d’une chouette marche aux flambeaux. Cette marche a été un beau moment de force collective, festif et déterminé, agrémenté d’un magnifique spectacle pyrotechnique.
L’AG du dimanche a permis un beau contraste entre le bruit de la tempête sur les tôles du hangar, et la détermination des gens. Le fait de pouvoir partager avec d’autres cette pensée critique de la transition énergétique nous fait beaucoup de bien.
Des liens forts se sont noués et renforcés durant ce week-end. Cette confiance et ces rencontres promettent de belles choses pour l’avenir. Depuis le début du chantier, la lutte reste à inventer. L’avenir nous appartient. On espère que chaque personne venue repartira avec des idées, des envies pour lutter contre RTE et son monde, ici et ailleurs. Il y a de la place pour que la lutte se dissémine par des actions diverses.
On prévoit en particulier une semaine d’actions décentralisées, du 13 au 18 janvier. Des bureaux et des infrastructures de RTE (EDF) sont présents un peu partout, montrons leur qu’on ne veut pas de cette transition énergétique au service du capitalisme. Nous vous en parlerons plus en détail prochainement.
On se dit qu’on a pas fini de faire cauchemarder RTE, que c’est pas la fin, ni le début, qu’on continue.
Pas res nos arresta
L’Amassada en exil