Démanteler les réseaux, refonder des liens techniques

Chères amies et chers amis,

Nous nous retrouvons au théâtre de L’Échangeur le jeudi 13 janvier, à 19h, lors d’une rencontre avec Fanny Lopez, Jean Baptiste Vidalou et le collectif La Chose autour des luttes contre l’ordre électrique et de la perspective d’une réappropriation communale de l’énergie.

https://communaux.cc/2021/12/demanteler-les-reseaux-refonder-des-liens-techniques/

https://lechangeur.org/programmation/spectacles/demanteler-les-reseaux-refonder-des-liens-techniques

L’infrastructure électrique est-elle un objet technique reconfigurable ?

Si changer de société revient à changer d’infrastructure, alors quel serait le réseau idéal ?

Au-delà de la production énergétique, questionner la distribution et la transmission de l’électricité peut préfigurer de profondes restructurations. Éclairer la matérialité du grand système électrique, c’est tenter de recomposer une intelligibilité technique. Pourrait-on réorienter quelques portions de la matrice infrastructurelle, recycler quelques segments et câbles ? Quelles seraient les formes, échelles et structures d’un réseau électrique radicalement autre et avec quels principes d’interconnexion pourrait-il fonctionner ? L’enjeu : réinventer des liens techniques sans forcer ou arraisonner le vivant ; repenser les structures et la gouvernementalité des réseaux pour bâtir d’autres communs techniques.

À la suite de la présentation de Fanny Lopez trois personnes de L’Amassada et de La Chose, interviendront pour parler de leurs expériences de terrains dans la lutte contre l’ordre électrique.

Une brève histoire des batailles menées dans le sud Aveyron pour stopper l’invasion de l’éolien Big Tech et l’implantation d’un méga transformateur RTE sera l’occasion d’affirmer une fois de plus nos griefs à l’encontre de l’industrie du Green New Deal et de dessiner une vision nôtre du territoire, fait de perceptions, de techniques, d’affects, et non simplement d’un agglomérat de ressources.

L’histoire des moulins en Occitanie en est le signe, parmi d’autres, d’un rapport charnel aux éléments, et qui n’est pas extractiviste. Il sera question aussi de décortiquer le lien étroit qu’EDF Renouvelables entretien avec la continuation du colonialisme énergétique dans l’isthme de Tehuantepec. Que ces projets écocidaires et génocidaires puissent se présenter comme « durables et respectueux » ici en Europe est un mensonge de l’écologie en marche.

Un camarade qui s’est rendu au Mexique pour enquêter sur les dégâts de l’accaparement éolien des terres communales viendra nous en parler. Enfin et comme pour lancer un appel aux ingénieurs, une membre de la Chose, ancienne élève de l’École Polytechnique et déserteuse de l’industrie de la transition énergétique, nous racontera son expérience contrastée dans le développement des méga-réseaux électriques d’une part et dans la lutte contre l’Ordre électrique d’autre part.

Ce sera l’occasion de mettre en lumière et de questionner la place de l’ingénieur dans le rapport aux communaux : les penseur·euse·s techniques des infrastructures de réseaux conditionné·e·s à les développer, les gérer et les optimiser, peuvent-iels par le processus de désertion participer à leur démantèlement et à la réappropriation communale de l’énergie ?

Cette rencontre sera introduite par Fanny Lopez et comptera avec les récits de Jean-Baptiste Vidalou et deux camarades de La Chose.

Les Communaux,

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